En 1789, le nouveau théâtre de la Comédie Française, salle de l’Odéon, construit près du palais Médicis, est le cadre de cabales provoquées par la déprogrammation de la pièce d’André Chénier, Charles IX ou La Saint-Barthélémy. La situation dégénère au point que toute réunion est interdite et que la maréchaussée est chargée de dissoudre tout rassemblement. Les agitateurs du café Procope, journalistes, écrivains et mondaines rêvent de révolution globale alors que l’avocat Danton, arrêté, moisit dans la prison de Saint-Germain-des-Prés. Et un mystérieux tueur assassine des comédiens et des employés du Théâtre-Français…
Thriller échevelé, intéressant pour sa description du milieu théâtral de cette époque, le livre est parfois un peu répétitif. La succession des meurtres est, bien sûr, le fait d’une personnalité blessée dans son orgueil par la chute de l’intérêt du public pour son œuvre. La mission des journalistes de l’époque, en la personne de Gabriel Joly, et le rôle des gazettes pour enflammer l’opinion, ainsi que la description détaillée des secrets de la machinerie du théâtre de l’Odéon, sont repris des archives consultées par l’auteur (le Loup des Cordeliers, les Notes novembre 2019). L’enquête est menée par un commissaire avisé dans l’atmosphère agitée de l’été 1789, où les députés rédigent la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen tandis que les aspirations à la liberté se heurtent au conservatisme des monarchistes. Bon roman d’aventures, dont l’écriture efficace, avec humour souvent, entraîne jusqu’au bout, sans autre but que de distraire… (M.Bi. et B.T.)