C'est l'automne. La nuit tombe. Dans une petite gare du nord de la France, un homme, affaissé devant une bière, attend en vain le train pour Armentières où il doit se rendre comme saisonnier pour l'arrachage des betteraves? Arrivent Thérèse et Lucien. Ils ont attendu un copain, mais il n'est pas venu. En mal de compagnie, ils embarquent « le voyageur » et lui offrent sans façon l'hospitalité pour la nuit dans leur « château », une ruine au milieu des champs, en bordure d'autoroute? L'étrange, l'inhabituel sont omniprésents : le personnage de Thérèse, son accoutrement, son opulence physique, sa faconde généreuse, son impudeur vont se déployer tout au long du récit. Elle se donne en spectacle, anime et réanime « ses » hommes, Frédéric, le voyageur en premier. Luc Lang (Mother, NB novembre 2012) donne à voir et à entendre cette femme qui s'offre à la vie, au partage, à l'amour. La truculence, la fête, la fascination de l'autoroute s'invitent. Une voix nostalgique chante un blues, le son d'un saxophone traverse le silence, tels des reviviscences de rêves et de regrets. C'est une très belle histoire, tendre et violente, sensuelle et sentimentale, l'histoire d'une humanité blessée et finalement réconciliée. (source : les-notes.fr)