Hans et Sophie Scholl viennent d'une famille nombreuse bourgeoise allemande, lettrée et réfractaire au nazisme. Comme la guerre les sépare, ils écrivent à leurs parents, frères, soeurs, amis intimes, de 1937, date de la première interpellation de Hans, à 1943 quand tous deux, membres d'une organisation, la Rose Blanche, prêchant la rébellion par des tracts hostiles à Hitler, sont arrêtés et exécutés à Munich. Sportifs, hypersensibles et artistes, abreuvés de littérature exaltant la liberté, déterminés à donner un sens à leur vie, frère et soeur diffèrent néanmoins : l'un, vite adulte, fait des études de médecine malgré la nécessité de participer à la guerre comme infirmier, l'autre, plus jeune, passe progressivement de l'insouciance à l'inquiétude métaphysique. La correspondance d'Hans et Sophie est présentée chronologiquement et en deux parties correspondant aux deux voix, et reliée par les notes discrètes et efficaces de Pierre-Emmanuel Dauzat. L'engagement concret des Scholl n'apparaît qu'en filigrane. Mais chacun affirme clairement ses convictions : refus de l'embrigadement et du mensonge, d'une guerre injuste, du génocide juif, quitte à en mourir. Ce document rappelle à notre mémoire le magnifique exemple de clairvoyance et de courage donné par deux jeunes d'une vingtaine d'années, symbole de résistance. (source : les-notes.fr)